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samedi, 6 février 2010

La troisième crise, la vraie

En réaction à l'article "La troisième crise, la vraie"

  Les Echos [ 05/02/2010] par Eric Le Boucher 


Excellente analyse de Jean-Pierre Auby dans son commentaire . Pour réussir il faut certes une BCE ouverte mais aussi d'urgence desserrer la contrainte qu'imposent les marchés. Non, actuellement ils "ne peuvent arguer qu'ils représentent les fonds de pension, c'est-à-dire les retraites des citoyens !" La plume d'Eric Le Boucher s'est emballée !
La question existe réellement, il a raison, mais la spéculation sans vergogne qui teste la solidarité de l'Europe sans trop s'émouvoir de la dette US (-3% environ hier en Europe, + 0,10 aux USA par exemple) n'est pas en train de défendre les futurs orphelins des retraites.
Comment desserrer cette contrainte?

D'urgence il faut favoriser :

1-le placement direct de bons du Trésor auprès des ménages (Londres et Rome s'y emploient);

2- demander aux banques de respecter un plancher de bons du trésor (en fonction de leurs dépôts)à des taux en ligne avec ceux de la BCE, en contrepartie du financement que les Etats ont dû faire à leur place depuis 2ans;

3- que les Etats soient responsables.

vendredi, 5 février 2010

Euro - Un scénario à la Lehman

En réaction à l'article : "Euro - un scénario à la Lehman"
Les Echos - [05:02:2010]  par François Vidal

"les dirigeants de la zone euro ne peuvent pas s'abstraire de la pression de marché, tant les besoins de financement de leurs pays restent importants" écrit F.Vidal. 

Exact, mais l'urgence serait pourtant de réduire progressivement cette dépendance en limitant le poids de la dette négociable sur les marchés et surtout le rôle des investisseurs institutionnels, comme cela était encore le cas il y a 15-20 ans avant la marchéisation généralisée de la finance.

Offrir aux ménages l'achat direct d'obligations comme Rome et Londres tout récemment réduirait la volatilité. Offrons leur aussi des bons du Trésor sur formule. Mais surtout, comme les banques prêtent moins demandons leur de respecter un plancher de bons du trésor (en fonction de leurs dépôts) à des taux en ligne avec ceux de la BCE puisque les Etats ont dû prendre leur relais.
C'est d'autant plus urgent que la BCE ne peut pas acheter directement de dettes publiques contrairement aux banques centrales américaine et anglaise.

mardi, 30 juin 2009

Remédier au risque pays dans la zone euro - proposition

Article paru dans la Revue EUREDIA 2009/1

EUREDIA est une revue trimestrielle, en langue française et anglaise, publiée aux Editions Bruylant, sous l'égide de  l'Association Européenne pour le Droit bancaire et financier.

 euredia.univ-lyon3.fr

Résumé

La crise a obligé les Etats à jouer un rôle de préteur en dernier ressort. Les marchés auprès desquels ils doivent se financer s'inquiètent maintenant de la montée des dettes publiques et, de ce fait,  pour la zone euro, commencent à tester la solidarité des pays membres.
Alors que le FMI peut difficilement intervenir dans cette zone et que les institutions européennes interdisent une intervention directe de la BCE ainsi que tout soutien communautaire à un ou plusieurs pays membres, l'auteur préconise de chercher les moyens permettant de réduire cette dépendance vis-à-vis des marchés.
La technique longtemps utilisée en France, à savoir fixer un  plancher de bons du trésor pour les banques de la zone serait sans doute une des plus efficaces et ne nuirait pas au bon fonctionnement desdites banques. 

lundi, 16 février 2009

Risque pays dans la zone euro


Le Blog Directeur Financier - DFCG-  le 16 février 2009   Par Michel CASTEL

Association nationale des directeurs financiers et du contrôle de gestion


Des écarts de spreads grandissants entre les pays de la zone euro, la dégradation de la signature de plusieurs d’entre eux par les agences de notation et l’approfondissement de la crise font que le risque d’éclatement de la zone euro est une question qui n’est plus taboue depuis mi-janvier.

Le 29 janvier, le Gouverneur de la BCE a certes tenu des propos rassurants sur BFM en indiquant que « la crise actuelle ne présente pas de risque d’éclatement de l’euro ». Cependant, la crise n’a pas dit son dernier mot et on ne voit pas pourquoi les marchés ne continueraient pas à tester le degré de solidarité des 27 pays de l’Union et plus précisément celle du sous-ensemble des 16 pays constituant la zone euro.


Or celle-ci a bien du mal et aura bien mal à se manifester ; on se limitera à deux points pour l’illustrer. D’abord, l’idée d’emprunt(s) groupé(s) qui témoignerait de cette solidarité a été repoussée plusieurs fois par différents responsables au motif clairement explicité le 2 février par le Gouverneur de la Bundesbank « qu’il atténuerait le caractère disciplinant des marchés financiers et que l’engagement de chaque pays à tenir en ordre ses propres finances publiques est un élément clé de la constitution de l’Union Européenne ». Ensuite, la zone euro ne peut pas a priori compter sur un refinancement des pays membres par la BCE, en raison de l’article 104 du Traité de Maastricht qui l’interdit à la BCE et aux autres banques centrales nationales, contrairement à la Fed pour les Etats-Unis.


Or l’essentiel des besoins de financements additionnels des Etats, tant en Europe que dans presque tout le reste du monde, vient du mauvais fonctionnement des marchés et du crédit et ce, malgré les soutiens publics massifs apportés au secteur financier. Dans le même temps, ce dernier continue bien entendu à disposer de l’intégralité des dépôts et titres existants de l’ensemble des agents économiques ou en cours de création par l’injection des concours publics. Alors pourquoi ne pas assurer une partie du refinancement des Etats boudés par les marchés par l’instauration d’un plancher de bons du Trésor (BT) auprès des banques de chaque pays en fonction de leurs dépôts ? C’est un dispositif qui a fonctionné notamment en France (jusqu’en 1966) quand après la dernière guerre mondiale les Etats étaient une source essentielle du financement des économies et ce jusqu’à la montée en puissance des banques puis des marchés dans les différents pays. Les banques détiennent déjà spontanément une part importante des dettes publiques: il s’agirait qu’elles n’en baissent pas l’encours et qu’elles l’augmentent de 3 à 4 % ou de 4 à 5 % de leurs dépôts selon le poids de ceux-ci dans les PIB nationaux pour couvrir tout ou partie des déficits liés à la crise. Ces BT sont pour elles des emplois rémunérés, sans risque, non consommateurs de fonds propres et pouvant servir de collatéral pour un éventuel refinancement auprès du Système Européen de Banque Centrale (SEBC). Si les marchés renouvelaient le niveau de leurs encours actuellement souscrits, le bouclage financier des dettes publiques des pays de la zone euro pourrait être presque assuré sans le concours direct, si ce n’est assez marginal, du SEBC. Politiquement de telles interventions directes très limitées des banques centrales de la zone euro devraient réduire la crainte de « la planche à billets ». Cela devrait permettre plus facilement d’obtenir l’accord unanime des 27 pays de l’Union nécessaire pour avoir une lecture ouverte du traité de Maastricht et de rassurer les marchés.
Il est de l’intérêt général d’envisager des dispositifs de ce type pour prévenir, le cas échéant, les possibles conséquences désastreuses d’un processus extrêmement dangereux de surenchère dans la recherche de primes de risque sur tous les Etats de la zone euro– y compris les plus solides- pour voir jusqu’où on peut aller. On le sait maintenant, les risques systémiques, même les plus improbables, existent quand on les alimente. On ne sait pas quand ils peuvent éclater mais ils finissent par éclater… et on commence à en connaître le prix.


Nota : un article plus complet sera publié par l’auteur fin mars-début avril dans Euredia, Revue européenne de droit bancaire et financier, Editions Bruylant, 2009.1
 

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